Pierre Lannoy

Le reste de ma vie…

Premier service

Alors qu’on se rapproche du moment où le portail Hosterra ouvrira ses portes, je voulais te parler un peu de ce que tu y trouveras dès le premier jour.

Ce n’est jamais simple de savoir quel premier service proposer. Surtout quand on bouillonne d’idées comme moi en ce moment ! Alors j’ai décidé d’écouter. Et d’écouter surtout les difficultés rencontrées actuellement avec les hébergeurs que la grande majorité des freelances et agences web utilisent.

Et ce qui ressort de tout cela, c’est que la première difficulté est de trouver un service d’hébergement polyvalent, sur lequel héberger de façon sécurisée, fiable et conforme au RGPD, de multiples services pour ses clients : sites web dans diverses technologies, applications, connecteurs ERP, emails, etc. Un service qui est autant respectueux des données que de la performance, de la polyvalence autant que de la simplicité d’utilisation et de maintenance.

C’est donc par un hébergement Internet polyvalent que démarrera l’offre de service Hosterra !

Un hébergement Internet polyvalent ?

Ce service a pour vocation à proposer les possibilités les plus larges en typologies de services (web, email, application, etc.) comme des technologies et langages (Php, Node.js, Ruby, etc.), des bases de données, des caches d’objets et de l’outillage.

Tout cela en incarnant la « promesse » Hosterra : sécurité, performance et respect des données et de l’environnement.

La principale difficulté fut de trouver le bon équilibre entre performance et sobriété énergétique. La quadrature du cercle, si j’avais dû écouter tous les avis et conseils (négatifs) qui m’ont été donnés… Mais pour moi, l’idée n’est pas de choisir l’un au détriment de l’autre. Je préfère parier sur l’équilibre.

Alors j’ai beaucoup travaillé. Et beaucoup testé, aussi !

La première des conclusions à laquelle je suis arrivée, c’est que je devais maitriser l’ensemble des « couches basses » du service, pour ne pas mettre en péril l’architecture qui permet cet équilibre.
C’est donc Hosterra qui s’occupera intégralement de la partie hardware, OS et couche d’exploitation et de service.
Et là, surprise (non) : pas de cloud-native, de container ou autre serverless, mais du serveur ! Cette offre d’hébergement reposera sur des serveurs physiques (exploités en VPS ou bare-metal, selon les offres) avec CloudLinux et Plesk. Et c’est Hosterra qui s’occupera à 100 % du paramétrage et de la maintenance. Vois ça un peu comme une sorte d’infogérance : la machine est clairement identifiée, tu sais dans quel datacenter elle se trouve et moi je m’occupe de tout pour qu’elle soit toujours à jour, correctement réglée pour une disponibilité maximale et une empreinte énergétique la plus faible possible.

La seconde conclusion à laquelle je suis arrivée — après moult entretiens — c’est qu’il n’y a pas une stack technique qui va à tout le monde. Le « one size fits all », c’est mort ! Notamment, vous êtes un certain nombre à m’avoir fait part de vos réticences à vous passer complètement d’un serveur Apache. Même si Litespeed est infiniment plus performant (notamment d’un point de vue énergétique, mais pas que), je ne me vois pas vous forcer à effectuer ce choix.
Cette offre d’hébergement permettra ainsi d’avoir le choix : une stack « classique » avec Apache comme serveur web et Nginx en frontal ou une stack plus « moderne » avec Litespeed Entreprise pour du HTTP/3 et du cache natif.

Cette offre sera disponible dès l’ouverture (toujours prévue pour la deuxième semaine de janvier) et comme je sais que tu te poses la question, sache que ce service d’hébergement polyvalent aura un tarif compris entre 25€/mois et 400€/mois selon la configuration choisie, avec des réductions pour un engagement à l’année…

Service compris !

Autant je me suis beaucoup questionné — et j’ai beaucoup questionné — sur la forme que devaient prendre les offres d’hébergement, autant j’ai une certitude depuis le début sur ce qu’est le réel « métier » d’Hosterra et la façon dont il doit le faire.

Il y a deux façons de concevoir un service d’hébergement : ne proposer que ce qui concernerait strictement un « cœur de métier » (fournir de la ressource de stockage et d’exécution) ou proposer une « chaine de services » qui permet de piloter la totalité du cycle de vie d’un service Internet (du design au maintien en condition opérationnelle — en passant par le déploiement).
C’est ce second choix que j’ai fait, depuis le début, pour Hosterra : proposer un « guichet unique » où chaque étape de la gestion d’un service Internet est accompagnée et outillée. Cela veut dire :

  • Permettre la gestion complète d’un nom de domaine sans quitter le portail Hosterra. Cela concerne bien sûr les opérations administratives d’enregistrement, de renouvellement, etc. Mais aussi toutes les opérations techniques de réglages des serveurs de noms (DNS), de la sécurité (DNSSEC, notamment) et de la performance. Au fait, je ne t’ai pas dit : Hosterra proposera en standard un DNS anycast et l’anonymisation WHOIS. Sans supplément de prix.
  • Proposer l’achat et la gestion de certificats SSL de tout niveau, pour ceux qui ne souhaiteraient pas profiter de certificats Let’s Encrypt gratuits et fournis en standard.
  • Mettre à disposition, en standard là aussi, des outils « prêts à l’emploi » pour faciliter la maintenance applicative : outils de déploiement automatisé, de paramétrage, de staging, de clonage, de sauvegarde et restauration, d’administration centralisée des CMS les plus courants, etc.

J’aurai l’occasion de revenir en détail sur cette notion de « guichet unique » et sur tout ce qu’il sera possible de faire depuis le portail Hosterra…


En attendant, si tu as des questions ou remarques sur cet hébergement, Internet polyvalent, n’hésite pas : commentaires de ce blog, Slack, email, etc. Je ne suis jamais loin !

Hosterra est née

Wow, c’est au moment de prendre la plume pour te donner de mes nouvelles que je m’aperçois qu’il s’est écoulé presque deux mois depuis mon précédent billet ! Incroyable !

Du coup, j’en ai des nouvelles à te donner. Et pas qu’un peu…

La première — tu l’auras deviné au titre de ce billet — est qu’Hosterra est née. Ça aura été long, complexe et semé d’embuches. Mais c’est fait.

Hosterra a maintenant tout ce qu’il faut à une entreprise pour fonctionner : comptabilité, impôts, taxes, cotisations, mouarf !

Mais ça ne s’arrête pas là : Hosterra a aussi, depuis peu, une super identité visuelle (merci La Boîte à Re) et une plateforme de marque qui déchire tout (merci Wink Communication).

Et la dernière nouvelle, c’est que Hosterra ouvrira ses portes la deuxième semaine de janvier. Si tu veux être prévenu, tu peux même t’inscrire sur https://hosterra.eu

D’ici là, le portail de self-service aura été peaufiné et sera complètement opérationnel, les premiers services seront disponibles (promis je t’en parle dans le prochain billet) et tout sera en place pour accueillir les premiers clients !

Réinventer l‘hébergement Internet

Cette année, je fête mes 30 ans d’Internet — et presque autant de web. Pas 30 ans d’observation lointaine ou d’utilisation masquée. 30 ans de pratique quasi quotidienne, d’utilisation technique d’Internet.

Je ne vais pas te faire le coup du vieux briscard, mais j’en ai vu des choses en 30 ans ! Des bonnes, des moins bonnes, et des carrément nulles. Par « nulles », j’entends choquantes, contre-productives voire destructrices. Et je perçois même une accélération ces dernières années dans l’accumulation néfaste des erreurs de raisonnement et de « sens » à ce qu’on fait à Internet et comment on le fait.

Tu me vois venir, je vais te parler du « cloud ». Tu sais ce truc qui n’est finalement que l’ordinateur de quelqu’un d’autre. Un ordinateur lointain, éthéré, virtuel sur lequel tout un chacun — de la grosse entreprise au simple particulier — peut déporter sa présence web et ses outils de collaboration, de partage, de stockage, de jeux, de comptabilité, de gestion de sa chaine logistique, etc.

Le cloud est une formidable avancée conceptuelle et technique. Il permet des choses que l’on n’aurait même pas imaginées il y a 15 ans. Seulement, voilà, on a complètement foiré son architecture et sa mise en œuvre…

Le cloud d’aujourd’hui est un monstre. Un Frankenstein bricolé par quelques conglomérats tentaculaires. Une aberration technique et légale qui ne laisse aucune chance à ce qui est censé faire Internet : la résilience, l’interopérabilité, la portabilité, la transparence des flux et des opérateurs, la décentralisation comme modèle technique et sociétal — note que je ne te parle même pas de ce truc à la mode appelé « souveraineté numérique ».

En tant qu’humain, européen, citoyen (et, accessoirement, technicien de l’information), cela me heurte !

C’est pour cela que j’ai décidé il y a quelques semaines de tout changer dans ma vie professionnelle et de me jeter dans la mêlée. J’ai décidé de profiter de mes quelques compétences pour proposer à qui le veut, une vraie alternative à ce modèle mortifère. J’ai décidé de créer une société d’hébergement Internet qui replace les sujets importants au centre des choix :

La possibilité de s’héberger localement.

À destination exclusive du marché européen (la France pour commencer), cette entreprise est de droit local, dans la langue de l’utilisateur, propose un stockage et une exécution précisément localisés en Europe (en France, en Allemagne, en Espagne, etc.) et garantit le non-transfert des données vers d’autres juridictions et d’autres opérateurs tiers.
Un bras d’honneur au CLOUD Act, au Patriot Act, à la sous-traitance multiniveau…
S’héberger localement, c’est une façon plus éthique de traiter ses données et une « conformité » RGPD plus facile à atteindre.

Le choix de l’efficience technique et environnementale.

Pour remettre au centre des préoccupations la fin de l’infobésité et du gaspillage des ressources de notre planète, cette entreprise propose des services hébergés dans des datacenters économes en eau et en énergie. Ces services sont optimisés et packagés pour consommer le moins d’énergie possible. Cela veut dire : architecture technique spécifique, optimisation des process et choix stricts des logiciels et middlewares employés.
Faire ce choix-là, c’est tendre vers un modèle vertueux de consommation des ressources informatiques et réduire l’empreinte environnementale de celles dont on ne peut pas se passer.

Le parti pris de la performance et de la fiabilité.

Parce qu’un service d’hébergement qui est lent ou peu tolérant aux pannes ne peut atteindre les objectifs d’efficience technique et environnementale qui sont désormais vitaux, cette société ne vend que des services dont elle est certaine de la robustesse. Des services dont elle est fière et qu’elle utilise elle-même pour son propre fonctionnement.
Cette intransigeance sur la qualité, qui nécessite un mélange équilibré de pragmatisme et d’innovation, est la seule façon de rendre un service dont nous sommes fiers.


La « vision » que j’ai pour cette entreprise, à moyen terme, est qu’elle devienne conceptrice et opératrice de ses propres datacenters : de tailles modestes, disséminés sur le territoire, autonomes en énergie et sans climatisation directe.

Bien sûr, il en reste du chemin à parcourir — à commencer par toutes les formalités administratives, légales, juridiques, financières, etc. Mais je te promets que maintenant que je sais quelle est ma voie, je ne vais pas baisser les bras. La planète a besoin qu’on se remonte les manches pour ne pas l’épuiser définitivement. Alors, on s‘y met ?

Le premier jour du reste de ma vie

Aujourd’hui est un grand jour pour moi : je quitte Adeo après 13 ans de collaboration !

Mais ce n’est pas seulement Adeo que je quitte. Ce que je quitte c’est plus de 25 ans — la moitié de mon existence — à construire et organiser pour d’autres que moi. Et pour tout t’avouer, ça commençait à me peser sérieusement…

Je ne vais pas te bullshiter, ma « carrière » a été comme celles de plein de gens : des entreprises avec leurs défauts et leurs qualités, des managers brillants ou médiocres, des projets intéressants ou ennuyeux, des équipes où je me suis senti utile et d’autres moins. Bref, une vie professionnelle à l’image de beaucoup d’autres.

Mais au fil du temps je me suis rendu compte que je construisais des choses (des architectures, des organisations, des process, etc.) qui correspondaient de moins en moins à mes convictions. Que plus le temps passait et plus je faisais « ce qu’on me disait de faire ». Et ce décalage est devenu trop grand pour que je l’ignore : je ne veux pas me dire, dans 20 ans, que ma vie aura été celle d’un bon petit soldat ! J’ai préféré agir aujourd’hui, avant de ne plus être en mesure de le faire, avant d’être une grenouille cuite et recuite.

Et ne viens pas me parler de « sortir de ma zone de confort », je cherche plutôt à sortir de ma zone d’inconfort.

Ça aura pris du temps d’en arriver là. Plusieurs années même, je pense — ne te moque pas, je suis un peu long à la détente. Mais tous ces morceaux d’envies contrariées, que j’ai inconsciemment collectés au fil des ans, se sont miraculeusement emboités cet été. En quelques semaines, le puzzle était complet : je vais créer ma propre activité, centrée sur mes convictions et ce que je crois être mes compétences.

C’est pour ça que je quitte aujourd’hui 25 ans de « salariat » pendant lesquels je n’ai fait que « produire » ce que l’on me demandait. Je vais construire autre chose pour le reste de ma vie !

Et ce premier jour du reste de ma vie, il est presque déjà là : c’est demain !


Si tu veux me suivre dans mes aventures, c’est sur ce blog que ça se passera.
NB : fréquence de publication totalement aléatoire et non contractuelle…